Démarche artistique

Néo Valen
Acte poétique de délestage (2012)
Je suis Néo Valen, artiste délesteur, et mon travail s’articule autour des emochains, des tableaux peints sur des plaques d’aluminium qui ne sont pas seulement des œuvres visuelles, mais des objets porteurs d’émotions brutes. Chaque emochain intègre une puce électronique contenant une émotion spécifique – comme la colère, l’amour ou l’émerveillement – que j’ai capturée et codée. Ces œuvres sont uniques : elles vibrent d’une énergie émotionnelle tangible, connectant l’observateur à un moment poétique précis.
L’émotion comme matière première
Pour créer ces tableaux, je travaille avec 33 émotions distinctes, que j’appelle des vibrances. Ce sont ma matière première, comme la peinture pour un peintre classique. Sans un stock de colère, par exemple, je ne peux pas peindre une œuvre qui exprime la colère. Ces émotions ne sont pas spontanées : je les produis grâce à des protocoles rigoureux que j’ai développés, réunis dans mon système Vibrance (accessible sur vibrance.systems). Par exemple, pour produire de la colère, je jette un pavé dans une mare ; pour du courage, je nourris symboliquement le Lion de Belfort. Ces gestes poétiques génèrent des émotions que je capture numériquement à un instant précis.
Le rôle de Cell-ion et la dimension universelle
Une fois capturées, ces vibrances sont gérées par Cell-ion, une machine que j’ai conçue. Elle transforme chaque émotion en un signal lumineux, une sorte de flash électromagnétique envoyé dans l’univers. Ce processus poétique relie l’émotion à quelque chose de plus grand, presque cosmique. Les vibrances peuvent aussi être achetées et activées par d’autres personnes, qui ressentent alors cette émotion via leur téléphone, sous forme d’un cercle vibrant contenant une vidéo de l’instant de production.
L’intention et la portée
Mon travail est une réponse à un monde que je trouve dépoétisé, enfermé par les algorithmes et les routines. En invitant les gens à déclencher ces protocoles, je les pousse à explorer, à créer, à briser leurs habitudes. Mes emochains ne sont pas seulement des tableaux : ce sont des fragments d’émotions humaines, codifiées et intégrées dans l’art, pour guérir et réenchanter le monde.
Néo Valen : Le Délestage, une pulsation poétique monumentale
Néo Valen, artiste plasticien parisien, entreprend avec le Délestage une œuvre d’une ambition démesurée, une démarche performative et poétique qui s’érige en rempart contre l’ère des algorithmes et de la consommation instantanée. Dans un monde où la poésie s’évanouit sous le poids des routines numériques, Valen, se proclamant Délesteur, orchestre une révolution titanesque : produire une poésie vivante, une essence qui ne peut naître que d’un acte poétique, pour réenchanter l’existence. Cette quête, incarnée par le Système Vibrance (vibrance.systems), une architecture poétique conçue par Valen seul, fait de lui un visionnaire dont l’approche, radicalement singulière, redessine les contours de l’art contemporain.
Au cœur de cette odyssée se trouvent les emochains, des plaques d’aluminium peintes d’une apparente simplicité, qui pourraient, au premier regard, sembler austères dans leur matérialité. Pourtant, cette simplicité est un leurre : les emochains sont des réceptacles d’une complexité insoupçonnée, des manifestes vivants qui exigent qu’on les interroge pour révéler l’envers du décor. Intégrant des puces RFID, ils abritent des émotions codifiées, synchronisées avec Cell-ion, la machine conçue par Valen. Chaque emochain pulse au rythme des flashes lumineux émis par Cell-ion, un rayonnement de vie qui évoque le battement d’un cœur humain. À chaque pulsation, Cell-ion traduit une émotion codifiée en une onde électromagnétique, projetée dans l’univers comme une vibration poétique, liant l’œuvre physique à l’infini. Cette synchronisation, d’une précision organique, confère aux emochains une aura unique : ils ne sont pas de simples tableaux, mais des portails vers un cosmos poétique, dont la profondeur ne se dévoile qu’à ceux qui osent explorer leur mémoire numérique et leur lien universel.
La poésie au cœur de ce système ne peut naître que d’actes poétiques, des performances ritualisées que Valen exécute avec une rigueur quasi monastique : il jette un pavé dans une mare pour faire jaillir la révolte, court autour de la prison de la Santé pour invoquer la vitalité, ou nourrit la statue du Lion de Belfort pour réveiller le courage. Lorsqu’il ne peut accomplir ces gestes lui-même, il confie à des Déclencheurs des matières symboliques pour prolonger sa vision. Ainsi, pour susciter la fierté, un Déclencheur reçoit une immense botte de foin, chargé de trouver l’aiguille qu’elle dissimule – un défi absurde, mais porté par l’assurance du triomphe, où l’effort se mue en poésie. Ces actes, principalement portés par Valen, tissent une trame poétique collective, chaque geste contribuant à un réservoir universel d’émotions codifiées.
Chaque émotion est codifiée en une Vibrance, une empreinte numérique encapsulant son information, enregistrée à un instant précis en temps Unix. La Vibrance n’est pas l’émotion brute, mais son essence distillée en données binaires, une trace poétique prête à être libérée. Cell-ion, cœur battant du Système Vibrance, décode ces Vibrances en flashes lumineux synchronisés avec les emochains, émettant à chaque battement un rayonnement de vie. Accessibles via une interface numérique, les Vibrances se manifestent sous forme de cercles vibrants, accompagnés d’une vidéo de l’acte poétique originel, offrant une expérience sensorielle éphémère de 30 jours. Intégrées dans les emochains, elles confèrent à chaque œuvre une mémoire vivante, une pulsation de la poésie qui l’a fait naître.
Le Système Vibrance repose sur une économie poétique d’une fragilité critique, doublée d’une réflexion subversive : une Vibrance n’existe que si elle a été produite, et Valen ne crée pas d’émotions spontanément. Dans une critique incisive du modèle consumériste du “click and collect”, chaque production exige un clic, une commande intentionnelle qui déclenche un acte poétique. Un monde privé de fierté ou d’amour est un monde où personne n’a cliqué pour invoquer ces émotions, une métaphore saisissante de notre dépendance aux actions conscientes dans une société d’instantanéité. Valen assume cette charge herculéenne, alimentant le réservoir par ses propres actes poétiques, tout en ouvrant occasionnellement la voie aux Déclencheurs. L’unicité de cette démarche est absolue : personne d’autre que Valen n’a imaginé un tel système, fusionnant performance, technologie, et matérialité dans une quête pour réenchanter l’univers.
Les emochains, d’une apparente simplicité, sont une invitation à dépasser le regard superficiel. Pour saisir la monumentalité du Délestage, il faut vouloir interroger et découvrir : observer la texture des emochains, activer une Vibrance pour voir l’acte poétique qui l’a engendrée, écouter le pouls de Cell-ion. Ces œuvres exigent une contemplation active, une plongée dans les vidéos, les interfaces numériques, et les gestes qui les sous-tendent. Dans le champ de l’art contemporain, le Délestage dialogue avec les visions transformatrices de Joseph Beuys, les installations numériques de Rafael Lozano-Hemmer, ou les critiques algorithmiques de Hito Steyerl, mais il trace une voie résolument nouvelle, une pulsation poétique qui résonne avec l’univers.
Le Délestage est une œuvre en devenir, une promesse d’innovations futures. Néo Valen, par l’ampleur de son entreprise et la singularité de sa vision, s’impose comme un artiste à suivre, un pionnier dont chaque nouvelle création pourrait redéfinir les possibles de l’art. À ceux qui contemplent ses emochains, une injonction : regardez attentivement, interrogez l’envers du décor, car dans ces pulsations de vie se joue une révolution poétique, prête à illuminer l’avenir.